les Cent Ciels, « un ryad d'aujourd'hui »

Entretien avec Véronique Bonnefont, fondatrice et dirigeante du hammam LES CENT CIELS

 

Véronique Bonnefont rencontre l’Orient à l’âge de 23 ans, avec l’extraordinaire mission d’introduire le luxe français sur l’Île de Kish. Frappée par la culture qu’elle découvre alors, elle est particulièrement interpellée par le rituel du Hammam. Elle se fait la promesse, de reproduire un jour à Paris, un lieu dans lequel retrouver cette expérience…

Revenue en France sous la pression des événements politiques qui ébranlent le régime iranien, elle rencontre son futur mari, qui va aussi devenir le partenaire de ses projets.

En 2006, elle réalise enfin son rêve avec l’ouverture d’un premier hammam LES CENT CIELS à Boulogne.

Après la création d’un 2ème établissement parisien, elle trouve de nouveau l’endroit parfait pour prolonger l’aventure et ouvrir le troisième hammam LES CENT CIELS à Strasbourg

 

Qu’est ce qui vous a donné envie d’ouvrir un hammam à Strasbourg ?

J’ai découvert une part de moi en Orient. C’est sans doute au hammam que s’est opérée la catharsis. C’était un second monde où les femmes se révélaient sans fard,ni distinction sociale. J’ai voulu proposer un lieu similaire à Strasbourg, pour partager mon expérience et la rendre accessible aux femmes occidentales.

 

Vous vous impliquez personnellement dans l’aménagement intérieur du hammam, quelle atmosphère avez-vous souhaité insuffler ?

J’ai la chance de travailler main dans la main avec mon mari qui dirige, avec ses équipes, le chantier. Notre volonté est de proposer un espace à la fois traditionnel et contemporain, qui associe atmosphère orientale et épure occidentale.

Nous dessinons nous mêmes tous les détails ornementaux, comme les magnifiques portes en bois sculpté, les lampes et les appliques qui sont par la suite confectionnées sur mesure par des artisans marocains.

Cette maîtrise des détails nous permet d’éviter le pastiche et de combiner les codes pour donner l’illusion d’un Ryad d’aujourd’hui.

 

 

Comment définiriez vous la particularité de LES CENT CIELS ?

Le soin du lieu d’abord, que j’envisage vraiment comme une invitation au voyage.

Sa superficie ensuite qui est exceptionnelle.

Nous avons aussi la volonté de rester accessible à tous et de proposer des formules qui permettent de pleinement profiter du hammam sans se ruiner.

Enfin nous proposons des protocoles et des soins exclusifs, notamment les bains au lait d’ânesse, que nous sommes les seuls à prodiguer.

 

Pouvez-vous nous en dire plus sur ces protocoles et ces soins ?

Je tenais beaucoup à proposer ces bains qui sont dignes des reines, mais il a fallu surmonter pas mal de difficultés techniques. La première d’entres elles tenait dans l’impossibilité d’émulsionner l’eau et l’huile d’argan.

Nous y sommes finalement parvenus avec un laboratoire partenaire au bout de deux ans d’expérimentations et le dépôt d’un brevet. J’ai moi-même composé la fragrance envoutante associée à ce rituel, qui est l’une des grandes fiertés de LES CENT CIELS.

Quant aux protocoles de massages, nous les avons mis au point avec ma directrice technique pour avoir une parfaite continuité et régularité dans le travail de nos équipes.

Nous avons travaillé sur un massage particulièrement relaxant, qui peut s’adapter en fonction des demandes sur des points de tension particuliers comme la nuque et le dos.

 

Distribuez-vous les produits que vous proposez dans vos rituels ?

Certains d’entre eux sont déjà proposés dans notre boutique, notamment L’huile d’argan parfumée aux senteurs LES CENT CIELS le savon noir parfumé ou notre gel douche au romarin, qui sont présentés avec des bougies et du petit artisanat marocain.

En parallèle nous réfléchissons actuellement sur l’idée de développer une gamme complète de produits, et il n’est pas impossible que le bain au lait d’ânesse intègre cette nouvelle offre.

 

Le rituel du hammam est il spécifiquement féminin ?

Il est vrai que dans notre pays le hammam est plus particulièrement un univers de femmes.

Nous leur réservons d’ailleurs la plus grande partie de notre temps d’ouverture.

Pour autant, dans la culture juive et arabe, le hammam touche aussi les hommes qui viennent s’y purifier régulièrement et se retrouver entre amis. La tendance gagne du terrain en Occident.

On remarque aussi de manière frappante l’engouement des couples pour le rituel.

C’est pourquoi nous proposons des horaires mixtes, deux weekends par mois et plusieurs soirs par semaines. C’est un rendez-vous romantique pour les couples qui peuvent profiter de soins à deux et aiment souvent prolonger le temps du hammam, par un diner aux chandelles.

 

Quelle est selon vous la bonne fréquence pour se rendre au hammam ?

Il n’y a pas de règle et nous proposons de nombreuses formules qui permettent de vivre de manières différentes le temps du hammam.

Personnellement je trouve la fréquence de tous les quinze jours ou trois semaines assez bonne, mais c’est sans compter les moments un peu extraordinaires.

Nous organisons beaucoup d’enterrements de vie de jeune fille et nous proposons des rituels mère-fille qui célèbrent des moments particuliers.

 

Quelles seront les nouveautés proposées rue Finkmatt?

Une des nouveautés de ce hammam est une salle de sport entièrement équipée ouverte aux clients du hammam qui permet de prolonger le bien-être si vous le souhaitez.

A noter également, un nouveau bain « le bain froid », après le bain tiède et le bain chaud, s’immerger dans ce bain est extrêmement vivifiant et raffermissant !

 

Pour finir quel rituel préconisez-vous pour s’initier au hammam ?

Notre rituel « Sérénité » donne une première approche assez complète.

Il permet de profiter du hammam, du sauna et de la piscine et de prolonger ce moment de détente par un gommage au savon noir à l’eucalyptus effectué avec un gant « Kessa », avant de goûter à un délicieux massage du corps à l’huile d’argan.

Il n’en faut pas plus en général, pour devenir adepte.